Le jour où mon fils nous a parlé de son homosexualité, ce fut un tsunami pour moi et pour ma famille. Je me suis sentie coupable de ne pas avoir perçu sa souffrance pendant toutes ces années, et je m’en suis tellement voulu !

Son parcours est d’une grande richesse dont je bénéficie. Je l’admire pour ce chemin qu’il a parcouru.

Si on me demande – ou que je me demande – si c’est une chance ou non d’être une personne homosexuelle, en premier j’aurais tendance à vous dire que non.

Mais si je ne me mens pas, je me dis que c’est une chance d’être croyant et homosexuel, parce que d’ores et déjà je suis obligé de donner valeur à ma vie si je veux être d’accord avec moi-même, à la parole du Christ et au message d’abandon promis de mon confort et de mes certitudes.

La première fois que je suis tombée amoureuse d’une femme, j’ai pensé que c’était avant tout une question de rencontre. Rencontre d’âmes, rencontre avec un être, qui aurait pu tout aussi bien s’être incarné dans un corps d’homme.

Je n’étais pas devenue homosexuelle, j’aimais une femme, c’est tout. Sauf que…

Comme épouse d’un conjoint ayant découvert tardivement son homo-sensibilité, le deuil du couple tel que je l’avais idéalisé a pris de longues années.
Mais cette durée a permis de nous ajuster l’un à l’autre tout au long du chemin..

« Tu sais que si j’arrête de te recevoir, alors tout sera fini entre nous ! »

À mon arrivée dans ma paroisse actuelle, dans de nombreuses homélies j’ai pu entendre : « L’eucharistie, ce n’est pas le pain de la récompense, mais le pain de la route pour les blessés et les fracassés de la vie. »

Voilà la manne qui m’a permis de traverser mon désert.

… souhaitant entreprendre un chemin en vérité sur mon homosexualité, je me suis confié à mon accompagnateur spirituel…

… je découvris que, pour mon équilibre de vie, une communauté était un lieu important pour vivre mon affectivité, dans cet appel particulier qui m’était adressé à devenir prêtre.